Yuna Asashi, p'tain, t'es une drôle d'énergumène toi. Du haut de tes vingt-cinq ans, tu surplombes ce qu'aujourd'hui on appelle l'apocalypse, trois gamins (dont une adulte irresponsable), sous le bras. T'es sans pitié et froide, ou plutôt tu te protèges ? Ouais, tu te protèges. T'es terrifiée à la pensée de perdre ceux que t'aimes, de perdre ton fils, Sam, que t'as eu dans cette atrocité de monde - quelle idée aussi, de forniquer dans un tel endroit, franchement t'étais plus intelligente que ça, si c'était en plus pour avoir ton mari mort cinq mois après, tssk. 
Non Yuna, t'es ni une bonne ni une mauvaise personne, t'essayes juste de faire de ton mieux pour rester en vie avec tes cicatrices et tes démons. Avant tu te battais parce que t'avais pas d'autres choix, puis tu t'es battue pour elle et son stupide sourire, elle et son abrutie de joie de vivre, pour finalement avoir la hargne de vivre, la hargne de continuer pour voir ton gamin grandir, pour boire un peu plus à chaque seconde que cet enfoiré de Dieu fait, ses rires et ses bêtises. 
T'es glaciale Yuna, vraiment, tu tuerais le premier venu et lorsque t'as dû dire au revoir au groupe qui vous avez accueilli, t'as même pas cillé. T'étais prête à jeter une petiote aux Zombies juste parce qu'elle était un poids, un fardeau, un peu comme un chiot condamné. 
Mais t'aimes aussi à en crever. Et c'est ça qui te fait marcher. 
T'aurais jamais cru dire ça un jour. 




Sachiko Sakurako, c'pas à toi qu'on attribuera le Prix Nobel ça c'est sûr. T'es un peu un cas à part, avec ta candeur et tes grands sourires dans ce monde qui insiste pour te cracher quotidiennement à la gueule. T'es habile pourtant, tu n'es pas débrouillarde pour un sou. Le cerveau d'une huître et l'indépendance d'un chaton de deux jours, du haut de tes vingt-quatre ans, tu fais bien pitié. Il ne fait aucun doute que sans la présence de Yuna, ta garde du corps autrefois et maintenant meilleure amie, tu serais morte. Encore aujourd'hui ton cerveau fonctionne au vomi de licorne et si tu te qualifies de mère pour Mimashi, t'es rien d'autre qu'une gosse qui joue à faire semblant. Parfois on se demande si tu te rends compte de toutes les horreurs qui se passent dehors, si tu ne crois pas juste que c'est un grand jeu et que bientôt, vous pourrez tous retourner à la maison.
Et j'aimerai dire que ce n'est qu'une façade, mais vraiment, t'as pas cette même boule au ventre que les autres quand faut s'aventurer dehors. Tu vois toujours le verre à moitié plein, même lorsqu'il est vide. T'es un peu un rayon de soleil dans cet endroit pollué de nuages sombres. Si tu n'es pas franchement utile pour cuisiner ou garantir la sûreté d'autrui, sans toi, ils auraient tous cédé au désespoir. 
C'est p'têt ton but au fond ? 
Mais à ne pas s'y méprendre, Sachiko n'est pas un ange et entretiens même une relation plutôt toxique avec Yuna. Jamais elle ne l'avouera mais sa possessivité envers la jeune mère (la vraie, cette fois) fit qu'elle se sentit presque... euphorique à l'annonce de la mort de Damon. 
Non, tu n'aurais pas un prix Nobel Sachiko, ni de paix ni d'intelligence. T'es plus complexe que tu ne le crois et que tu ne le fais croire, je le crains. 


Sam Asashi, fils de Yuna de quatre ans et bout en train en herbe. Il est la copie crachée de son père avec ses cheveux blonds étincelants. Il ne tient de sa mère que ses deux prunelles noisettes qui admirent le monde avec autant de timidité que de curiosité. 
S'il est encore bien malléable au niveau intellectuelle et de la personnalité, on peut déjà dire de Sam que s'il est bien peureux, il est courageux, l'abaissant au Q.I. de son père qui, même si très gentil, n'était pas exactement brillant. C'est un bout de chou avec le cœur sur la main et de l'empathie à revendre, ce qui a tendance à faire criser sa pauvre mère qui lui explique en boucle que non, on ne peut pas faire des câlins aux zombies pour les soigner, en vain. Franchement, Sam c'est un bon gamin, empathique et sensible, et surtout extrêmement poli et respectueux. Si sa curiosité et son courage ont tendance à le mettre dans de beaux draps, il n'est pas totalement fou et sait respecter aux ordres de sa mère sans broncher. 
Il a une confiance totale en sa drôle de petite famille, composée de sa maman, Sachiko et Mimashi, une sorte de grande sœur pour lui. 
Même s'il aimerait beaucoup ajouter un chien à cette drôle de petite bande.

Seiji Kilaine aussi appelé le bisexuel le plus bizarre de l'apocalypse pour la simple et bonne raison qu'il arrive encore à coucher et à se préoccuper des MST alors qu'il est entouré de morts vivants. Il avait dix sept ans lorsque tout ce foutoir sans nom a débuté et aujourd'hui du haut de ses vingt-quatre piges, il n'a pas vraiment changé. Toujours aussi souriant et joueur, le garçon a cependant attaché une nouvelle compétence à son humour, celle-ci étant le sarcasme. En effet, après avoir été séparé du groupe suite aux bombardement dans la ville où ils logeaient tous, le garçon est devenu bien plus cynique. Papillon social qu'il est, cette séparation sans mots ou sans possibilités de savoir s'ils étaient vivants - il les a d'ailleurs tous catalogués comme morts, comment s'échapper d'une telle attaque ? -, l'a profondément atteint. 
Pourtant, il a plutôt bien rebondi notre comique immature, pour la simple et bonne raison que le gars, après quelques semaines de marches infructueuses, a rencontré des pancartes qui indiquaient un lieu sûr. Perdu pour perdu, il haussa les épaules et partit à sa recherche, trouvant ainsi une minuscule ville fortifiée, se composant de quatre gratte-ciels et multiples boutiques abandonnées réarrangées soit en épicerie de passage pour rationner la bouffe, soit en endroits où dormir. Imaginez que le gars s'est plutôt bien intégré avec son expérience du dehors et sa sociabilité à toute épreuve. 
Quatre ans plus tard, Seiji a mûri, se rendant compte qu'être en communauté nécessitait bien plus de responsabilités et de travail, que de se développer en freestyle dans la nature. Il est heureux d'être là-bas, et sors souvent en explorations car l'appel de l'adrénaline ne le quitte vraiment jamais. 
Il est apprécié pour ses blagues, son inventivité et sa bienveillance envers tout le monde, ce qui ne manque pas de le faire se sentir valorisé - v'là la grosse tête. Seiji se sent d'autant plus chez lui depuis qu'Amaya et Eden, un an après son arrivée à lui, les ont rejoints. 
Ouais, en fait, il a un peu changé notre rouquin, mais qu'en mieux, j'peux vous le garantir. 
A d'ailleurs, au cas où, pas de confusion mais il s'fait plus appelé Seiji. La séparation avec l'ancien groupe l'a trop heurté et il a eu besoin de faire table rase. Maintenant, il répond qu'au nom de Rouky, par sens de l'humour et aussi par nostalgie. Ça lui semblait approprié, des amis qui s'retrouvent séparés à cause de plans morbides ? 

Si Amaya Lin Wei donne l'impression d'être la parfaite extrovertie, eh bien, que nenni. Si moins extrême qu'Eden, cette jeune femme de dix-neuf ans est une introvertie endurcie qui supporte très peu le bruit et préfère se terrer dans les chambres individuelles des immeubles de la communauté, plutôt que de se rassurer, collés serrés, dans les boutiques aménagés. 
Dotée d'une patience minimale et d'un individualisme à toute épreuve, la jeune femme est plus qu'indépendante et prend souvent ses décisions par elle-même, sans concerter son angoissé de frère avant. Qu'elle aime très fort. Cette partie impulsive d'elle et disons le - fainéante, à toujours prendre les solutions les plus évidentes et faciles - l'ont conduite dans de nombreuses situations périlleuses qui n'ont pas manquée de donner raison à Eden. Ce qui était vraiment imbuvable ! 
Humble cependant, elle accepte d'apprendre de ses erreurs mais sa mémoire à court terme semble défaillante car sa bonne volonté ne reste jamais bien longtemps. Elle trouve néanmoins toujours une façon de rendre son schéma précédent, celui qui l'a mise en danger, bien plus efficace. C'est une ingénieuse jeune femme qui expérimente toutes sortes de scénarios sur un seul cas de figure, refusant d'admettre que tout est gravé dans la pierre. 
Si des années auparavant l'humanité était sûre que les morts resteraient morts, pourquoi elle, ne pourrait pas changer cette planche bancale en quelque chose à son avantage plutôt qu'un piège vers une mort certaine ? 
C'est le genre de détermination qu'on a besoin. 
Sinon Amaya est bavarde et est plutôt douée pour la conversation -, elle sait toujours apporter un sourire et est la première à se renseigner sur les ragots de la communauté dans laquelle elle vit avec Rouky et Eden. 
Son adaptabilité a fait qu'elle s'en sort plutôt bien dans ce nouveau monde et ne laissera démonter pour rien au monde.